Richesses minérales de la Puisaye, sources de son patrimoine

Voyage d’automne du 21 au 25 octobre 2024

La Puisaye est un des pays bourguignons à cheval sur trois départements. Il s’étend entre les vallées de l’Yonne et de la Loire au niveau d’Auxerre et de Cosne-Cours-sur-Loire sans toutefois les atteindre. Ses collines sont couvertes de forêts et de bocage et leur sous-sol renferme de nombreuses richesses minérales qui ont profondément marqué son histoire et son patrimoine jusqu’à aujourd’hui.
C’est aussi le pays natal et d’enfance heureuse de Colette dont elle fit un thème récurrent de son œuvre littéraire.

Lundi 21
trajet Montauban—Cosne-Cours-sur-Loire

Cosne-Cours-sur-Loire

Nous logerons pour la semaine, à Cosne-Cours-sur-Loire.

Nous visiterons chaque jour une des plus remarquables églises peintes de la Puisaye en fonction de leur proximité géographique avec les autres lieux visités et non du thème ou de la chronologie.

Mardi 22— le minerai de fer
En Puisaye, ce minerai sous différentes formes (blocs d’hématite rouge, nodules de limonite et grès ferrugineux) est  en grande quantité et facile d’accès. C’est donc dès l’époque gauloise puis principalement à l’époque romaine qu’il fut exploité dans des bas-fourneaux. Les principaux vestiges en sont des buttes de scories et autres résidus dénommées ferrier. On en dénombre plus de 2 500 en Puisaye.

Le Ferrier antique de Tannerre-en-Puisaye

Trou de mine rempli d'eau (cl. Basicdesign CC BY-SA 3.0)
Trou de mine rempli d’eau (cl. Basicdesign CC BY-SA 3.0)

asso le ferrier de Tannerre-en-PuisayeIci, le terme ferrier désigne une zone de 30 hectares au milieu de la forêt ce qui en fait un des deux plus grands de France avec celui des Martys dans la Montagne noire. Il est classé Monument Historique. Nous l’arpenterons en compagnie de François Girard, président de l’association qui le fait vivre .

L’église St-Roch de Louesme
Sur la route de La-Ferté-Loupière, nous nous arrêterons pour visiter cette église typiquement  poyaudine (relative à la Puisaye) construite au début du XIIIe s. et reprise au XVIe.

L’église St-Germain de La-Ferté-Loupière

Intérieur de l'église St-Germain : aperçu de la danse macabre (cl.Alexandra Laurent)
Intérieur de l’église St-Germain : aperçu de la danse macabre (cl.Alexandra Laurent)

La Ferté-Loupière fut un village déserté et c’est au moment de sa reconstruction et de son repeuplement à la fin du XVe siècle que le seigneur local commanda les peintures de l’église. Parmi elles, une des rares danses macabres conservées en France et même en Europe. En effet ce genre se répend après la Grande Peste du XIVe s. mais l’église catholique dans les siècles suivants ne va guère l’apprécier et en détruire une grande quantité. Outre sa rareté, elle est exceptionnelle par ses dimensions (25 m) et son état de conservation.

Mercredi 22 — ocres & argile potière
C’est la présence d’une argile aux qualités bien particulières qui a permis le développement de l’artisanat potier et la renommée des Grès de la Puisaye.
Dynastie potière (12 générations, 52 potiers de la même lignée) dont les origines remontent à 1595, les Cagnat devenus Solano ont su conserver et transmettre les gestes et secrets de leur savoir-faire tout en restant innovants et dynamiques. Leur entreprise est toujours sur le même site depuis le XVIIIe s. mais a diversifié ses activités avec l’exploitation et la commercialisation des ocres préparés à l’ancienne et des argiles potières. Elle est labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant »

La carrière des Beaux Arts à St-Amand-en-Puisaye
Dernière carrière d’ocre de Puisaye, et une des rares restant en France, on y exploite principalement les ocres et l’hématite.

La carrière des Beaux Arts
La carrière des Beaux Arts (cl. Solargil)

La poterie de la Bâtisse à Moutier-en-Puisaye
Fondée au XVIIIe s. son vieil atelier a été conservé et est toujours en fonctionnement avec le travail des potières au quotidien : le pétrissage de la terre, le tournage, l’émaillage à la louche, l’enfournement et le défournement des pièces transformées par le feu. Chargé d’histoire et témoin d’un savoir-faire ancestral, ce lieu regorge de souvenirs d’époque et d’outils qui ont jalonné les différentes générations de potiers.

La poterie de la Batisse : four couché du XVIIIe s. (cl. D. Salem)
La poterie de la Batisse : four couché du XVIIIe s. classé MH (cl. D. Salem)

L’église St-Pierre de Moutier-en-Puisaye

L'église St-Germain à Moutiers-en-Puisaye : peintures du XIIe & XIIIe s.
L’église St-Germain à Moutiers-en-Puisaye : peintures du XIIe & XIIIe s.

C’est une des toutes premières églises à avoir été ornée par les peintres itinérants qui ont œuvré pendant trois siècles en Puisaye à la demande des seigneurs locaux en utilisant les ocres du cru.
Elle présente un des plus grands ensembles de Bourgogne avec une vie du Christ de la fin du XIIe s. et pour la fin du XIIIe, une procession, la Genèse, la vie de Saint Jean-Baptiste et le déluge. Des peintures ultérieures (jusqu’au XVIIe s.) ornent le chœur et les chapelles latérales.

Jeudi 24 — le grès ferrugineux, matériau de construction

(cl. Guédelon)
(cl. Guédelon)

Au cœur de la forêt et sur l’emplacement d’une ancienne carrière de grès ferriguneux, il nous faudra pratiquement toute la journée pour faire le tour du chantier médiéval de Guédelon. Ce projet un peu fou de bâtir un château comme sous Philippe Auguste, (1r tiers du XIIIe s.) a débuté en 1996 et a permis de recréer in situ les procédés de construction et l’organisation d’un chantier de construction.

Le moulin de l'étang (cl. Guédelon)
Le moulin de l’étang (cl. Guédelon)

C’est une véritable aventure d’archéologie expérimentale que les chroniqueurs postés au château et au moulin ainsi que les « œuvriers » et « œuvrières » des différents corps de métier nous ferons partager.

Des œuvriers mettent en place une clé de voûte. (cl. Guédelon)
Des œuvriers mettent en place une clé de voûte. (cl. Guédelon)

Nous terminerons notre découverte des peintures murales des églises de Puisaye à St-Fargeaud, avec celles du XVIe siècle de la chapelle Sainte-Anne . Ici ce sont l’œuvre de peintres de cour dont la palette de couleur se diversifie avec le bleu et le vert grâce à des pigments venus d’ailleurs. En ce début de Renaissance, ce sont également de nouvelles techniques picturales qui sont utilisées.

Chapelle Ste-Anne à St-Fargeau : l'entrée du Christ dans Jérusalem
Chapelle Ste-Anne à St-Fargeau : l’entrée du Christ dans Jérusalem

 

Vendredi 25 — Argentomagus

Sur le chemin du retour, notre dernière visite ne se situera pas en Puisaye, mais sur le site et musée d’Argentomagus, sur le plateau qui domine Argenton-sur-Creuse.

Vue d'Argentomagus, au 1r plan le sanctuaire, puis le forum et au fond, le musée.
Vue d’Argentomagus, au 1r plan le sanctuaire, puis le forum et au fond, le musée.

Nous resterons toutefois dans notre thématique puisque sa richesse tant gauloise que romaine tient — outre les activités de son riche terroir rural, — à  l’exploitation des forêts, des carrières de pierre, d’argile,  du minerai de fer  ainsi qu’à une importante activité métallurgique qui fit d’Argentomagus au début du IVe siècle une fabrica armorum omnium (manufacture d’armes de toutes natures), l’une des neuf fabriques officielles recensées en Gaule romaine.
Ajoutons à celà une situation à la croisée de 8 voies (dont certaines préromaines) en étoile et que son nom Argantomagos en gaulois puis Argentomagus en latin devenu notre Argenton signifie selon toute vraisemblance plaine-marché de l’or.

Trajet de retour vers Montauban.


Hébergement en demi-pension du lundi soir au vendredi matin

L'hôtel de la Gare
L’hôtel de la Gare

Le St-Christophe
Le St-Christophe

Le groupe sera réparti entre les 2 hôtels de la place de la Gare, situés de part et d’autre de la rue du 14 juillet. Nous dînerons tous ensemble, 2 soirs dans chaque hôtel.


Les restaurants pour les déjeuners (à confirmer)

lundi  Bessines-sur-Gartempe Le Bellevue
mardi  Tannerre-en-Puisaye  Au Coup d’Frein
mercredi  St-Amand-en-Puisaye
jeudi  Guédelon au Pain sur la planche
ou au Mistembec
vendredi  St-Marcel (36)  Les Mersans