A l’occasion de notre assemblée générale du 29 mars, des chercheurs et chercheuses aidés en 2024 par notre association, viendront présenter leurs travaux l’après-midi, salle de projection de l’Ancien collège à Montauban (82).
Les Alpes au Mésolithique : apports de l’archéozoologie à la compréhension des modalités d’occupation et d’exploitation du territoire montagnard, par Louise Derbord, doctorante en archéozoologie au sein du laboratoire TRACES (UMR 5608), Université Toulouse II Jean Jaurès
Le réexamen du sarcophage de Bouliac (Gironde) par Tiphaine Joseph Balaguer, doctorante en sciences archéologiques au sein du laboratoire Ausonius (UMR 5607), Université Bordeaux-Montaigne
Richesses minérales de la Puisaye, sources de son patrimoine
La Puisaye est un des pays bourguignons, à cheval sur trois départements. Elle s’étend entre les vallées de l’Yonne et de la Loire au niveau d’Auxerre et de Cosne-Cours-sur-Loire sans toutefois les atteindre. Ses collines sont couvertes de forêts et de bocage et leur sous-sol renferme de nombreuses richesses minérales qui ont profondément marqué son histoire et son patrimoine jusqu’à aujourd’hui.
C’est aussi le pays natal et d’enfance heureuse de Colette dont elle fit un thème récurrent de son œuvre littéraire.
Lundi 21
trajet Montauban—Cosne-Cours-sur-Loire
Nous avons logé pour la semaine, à Cosne-Cours-sur-Loire.
Nous avons visité chaque jour une des plus remarquables églises peintes en fonction de leur proximité géographique avec les autres lieux visités et non du thème ou de la chronologie.
Mardi 22— le minerai de fer En Puisaye, ce minerai sous différentes formes (blocs d’hématite rouge, nodules de limonite et grès ferrugineux) est en grande quantité et facile d’accès. C’est donc dès l’époque gauloise puis principalement à l’époque romaine qu’il fut exploité dans des bas-fourneaux. Les principaux vestiges en sont des buttes de scories et autres résidus dénommées ferrier. On en dénombrait plus de 2 500 en Puisaye en 2013.
Ici, le terme ferrier désigne un ensemble de ferriers de 30 hectares, recouverts par la forêt qui a repris ses droits après l’abandon de l’exploitation des scories pour la construction des routes et pour approvisionner la sidérurgie lorraine aux XIXe et XXe siècles.
C’est un des deux plus grands de France avec celui des Martys dans la Montagne Noire. Il est classé Monument Historique. Une visite sympathique et instructive en compagnie du président, François Girard et de la secrétaire, Annick Rapin de l’association qui le fait vivre .
L’église St-Roch de Louesme Sur la route de La-Ferté-Loupière, visite de cette église typiquement poyaudine (relative à la Puisaye) construite au début du XIIIe s. et reprise au XVIe où subsiste des peintures murales dont le martyr de Saint Blaise.
le martyr de St Blaise, église St-Roch de Louesme à Champignelle (89)
L’église St-Germain de La-Ferté-Loupière La Ferté-Loupière fut un village déserté et c’est au moment de sa reconstruction et de son repeuplement à la fin du XVe siècle que le seigneur local commanda les peintures de l’église. Parmi elles, une des rares danses macabres conservées en France et même en Europe. En effet ce genre se répend après la Grande Peste du XIVe s. mais l’église catholique dans les siècles suivants ne va guère l’apprécier et en détruire une grande quantité. Outre sa rareté, elle est exceptionnelle par ses dimensions (25 m) et son état de conservation.
Intérieur de l’église St-Germain : aperçu de la danse macabre (cl.Alexandra Laurent)
Tout aussi exceptionnelle, sa présentation par Didier Doré de l’Association des Guides de l’Yonne en Bourgogne (AGY) auquel nous adressons un grand merci : cette visite restera un des grands moments de nos voyages et excursions.
Mercredi 23 — ocres & argile potière
C’est la présence d’une argile aux qualités bien particulières qui a permis le développement de l’artisanat potier et la renommée des grès de la Puisaye.
Dynastie potière (12 générations, 52 potiers de la même lignée) dont les origines remontent à 1595, les Cagnat devenus Solano ont su conserver et transmettre les gestes et secrets de leur savoir-faire tout en restant innovants et dynamiques. Leur entreprise est toujours sur le même site depuis le XVIIIe siècle mais a diversifié ses activités avec l’exploitation et la commercialisation des ocres préparés à l’ancienne et des argiles potières. Elle est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant.
La carrière des Beaux Arts à St-Amand-en-Puisaye Dernière carrière d’ocre de Puisaye, et une des rares restant en France, on y extrait l’ocre jaune, l’hématite, l’argile « ordinaire » et la terre de Myenne (argile potière pour les grès).
Petit coup d’œil, avant le déjeuner, à l’église Ste-Marie à St-Amand-en-Puisaye. Fondée au tournant des XIIe et XIIIe siècles, mais en grande partie détruite puis incendiée à 2 reprises, elle fut rebâtie au XVIe siècle, époque vraisemblable du décor mural de sa chapelle de la Vierge, peinture murale traditionnelle créée par des artistes locaux, complétée par un artiste de la cour utilisant la peinture à l’huile.
La poterie de la Bâtisse à Moutier-en-Puisaye Fondée au XVIIIe siècle son vieil atelier a été conservé et est toujours en fonctionnement avec le travail des potières de l’association La Bâtisse : le pétrissage de la terre, le tournage, l’émaillage à la louche, l’enfournement et le défournement des pièces transformées par le feu. Chargé d’histoire et témoin d’un savoir-faire ancestral, ce lieu regorge de souvenirs d’époque et d’outils qui ont jalonné les différentes générations de potiers dont le remarquable four couché du XVIIIe siècle.
La poterie de la Batisse : four couché du XVIIIe s. classé MH (cl. D. Salem)
En relation avec la visite du matin et celles des églises peintes, nous avons mis la main à la pâte et passé un bon moment avec l’initiation à la peinture à l’ocre sur carreau céramique.
L’église St-Germain à Moutiers-en-Puisaye : peintures du XIIe & XIIIe s.
C’est une des toutes premières églises à avoir été ornée par les peintres itinérants qui ont œuvré pendant trois siècles en Puisaye à la demande des seigneurs locaux en utilisant les ocres du cru.
Elle présente un des plus grands ensembles de Bourgogne avec une vie du Christ de la fin du XIIe s. et pour la fin du XIIIe, une procession, la Genèse, la vie de Saint Jean-Baptiste et le déluge. Des peintures ultérieures (jusqu’au XVIIe s.) ornent le chœur et les chapelles latérales.
A quelques pas de là, sur le site du prieuré, belle surprise, une opération d’archéologie sédimentaire et du bâti se déroulait. Nous avons eu la grande chance que sa responsable, Olivia Puel (maîtresse de conférence en archéologie médiévale à l’Université de Bourgogne) nous fasse visiter ce site et nous présente les premiers résultats et toutes les perspectives qu’il présente. Une rencontre passionnante. Merci à elle.
Jeudi 24 — le grès ferrugineux, matériau de construction
Avant d’aller à Guédelon, nous avons terminé notre découverte des peintures murales des églises de Puisaye à St-Fargeau, avec celles du XVIe siècle de la chapelle Sainte-Anne . Ici ce sont l’œuvre de peintres de cour dont la palette de couleur se diversifie avec le bleu et le vert grâce à des pigments venus d’ailleurs. En ce début de Renaissance, ce sont également de nouvelles techniques picturales qui sont utilisées.
Chapelle Ste-Anne à St-Fargeau : l’entrée du Christ dans Jérusalem
Le chantier médiéval de Guédelon Au cœur de la forêt et sur l’emplacement d’une ancienne carrière de grès ferriguneux, il nous a fallu une bonne partie de la journée pour faire le tour de Guédelon. Ce projet un peu fou de bâtir un château-fort philippien (type de château standardisé par Philippe Auguste), a débuté en 1996 (en 1228 selon le cadre historique choisi pour cette opération) et a permis de recréer in situ les procédés de construction et l’organisation d’un chantier de construction à l’époque de Louis IX.
C’est une véritable aventure d’archéologie expérimentale que les chroniqueurs postés au château et au moulin ainsi que les « œuvriers » et « œuvrières » des différents corps de métier nous ont brillamment fait partager.
Le moulin de l’étang à Guédelon
Vendredi 25 — Argentomagus
Sur le chemin du retour, notre dernière visite a été consacrée au site et musée d’Argentomagus, sur le plateau qui domine Argenton-sur-Creuse.
La fontaine d’Argentomagus
Nous sommes toutefois restés dans notre thématique puisque sa richesse tant gauloise que romaine tient — outre les activités de son riche terroir rural, — à l’exploitation des forêts, des carrières de pierre, d’argile, du minerai de fer ainsi qu’à une importante activité métallurgique qui fit d’Argentomagus au début du IVe siècle une fabrica armorum omnium (manufacture d’armes de toutes natures), l’une des neuf fabriques officielles recensées en Gaule romaine.
Ajoutons à celà une situation à la croisée de 8 voies (dont certaines préromaines) en étoile et que son nom Argantomagos en gaulois puis Argentomagus en latin devenu notre Argenton signifie selon toute vraisemblance plaine-marché de l’or.
Trajet de retour vers Montauban.
Voyagiste et autocariste
Trajets en petit car de tourisme
Hébergement en demi-pension du lundi soir au vendredi matin
que nous avons eu le plaisir de visiter en fin de matinée avec Vincent Mistrot, co-commissaire de cette exceptionnelle exposition et attaché principal de conservation—préhistoire au musée d’Aquitaine.
Depuis les premières découvertes au XIXe siècle, les témoins d’art préhistorique ont toujours fasciné : À quoi sert cet art ? Qui l’a fait ? À quelle époque ? Est-ce vraiment de l’art ? Cette exposition a pour ambition de tenter de répondre à ces questions.
Aujourd’hui, les nouvelles méthodes d’études et de restitution, comme les fac-similés ou la 3D, permettent de représenter fidèlement les objets et de proposer des comparaisons entre art pariétal, rupestre et mobilier. La richesse et la variété des décors géométriques des objets ornés, les signes peints ou gravés sur les parois, sont autant de témoins d’une pensée symbolique riche et variée que nous ne réussissons pas encore toujours à interpréter. Et si parfois, le sens de certaines images nous échappe, leurs réalisations continuent à nous émouvoir et à nous fasciner 20 000 ans plus tard.
Avec ses 400 000 ans d’histoire(s), le musée d’Aquitaine se veut à la fois un musée de patrimoine et de civilisation. Déambulation l’après-midi au gré de notre curiosité et de nos centres d’intéret dans ses différents parcours de visite.
Sous l’égide de la Société d’Études du Lot, l’association Art & patrimoine de Lacapelle-Marival, propose l’exposition QUERCY SOUS TERRE ainsi que 3 conférences sur la préhistoire.
Les circonstances ont fait que notre sortie ne nous a permis que d’assister à la très intéressante conférence Sur la signification des grottes ornées en Quercy de Michel Lorblanchet, directeur de recherche honoraire au CNRS, spécialiste de l’art paléolithique et en particulier de celui du Quercy.
Bastide médiévale, comme son nom l’indique, Villeneuve-sur-Lot a commencé son histoire dès l’Antiquité.
Excisum
Cette agglomération antique du Ir et IIe siècle doit sa prospérité à sa situation au carrefour des voies antiques reliant Burdigala (Bordeaux) à Divona (Cahors) et de Lugdunum Convinarum (St-Bertrand-de-Comminges) à Vesuna (Périgueux) comme en attestent la fameuse table de Peutinger et l’Itinéraire d’Antonin.Des fouilles récentes, comme celles du sanctuaire menées par Alain Bouet (Ausonius) et la création d’un espace archéologique ont permis de re-documenter et présenter ce très intéressant site.
campagne de fouilles du sanctuaire
déjeuner au restaurant
&
« les règles du jeu »
de Chema Madoz
Visite guidée du musée de Gajac, musée d’art (XVIe-XXe s.) qui présente entre autres, des œuvres de Piranese et de son exposition temporaire consacrée à l’œuvre de Chema Madoz, photographe contemporain que vous pouvez découvrir sur son site d’artiste.
Plus d’infos sur le site des
À cheval sur le Lot, Villeneuve est une bastide fondée en 1264 autour d’un acte de paréage entre Alphonse de Poitiers et la puissante abbaye bénédictine d’Eysses. Seule la partie construite en rive droite adopte un plan régulier organisé tant sur la place que sur les axes de la rue de Paris et de la rue de Casseneuil. La partie gauche accueillait les artisans et les jardins, nous en apprendrons plus en suivant notre guide pour finir cette journée villeneuvoise.
Merci à Marie Lemaréchal du Pôle mémoire du service Patrimoine de Villeneuve qui nous a concocté ce programme.