que nous avons eu le plaisir de visiter en fin de matinée avec Vincent Mistrot, co-commissaire de cette exceptionnelle exposition et attaché principal de conservation—préhistoire au musée d’Aquitaine.
Depuis les premières découvertes au XIXe siècle, les témoins d’art préhistorique ont toujours fasciné : À quoi sert cet art ? Qui l’a fait ? À quelle époque ? Est-ce vraiment de l’art ? Cette exposition a pour ambition de tenter de répondre à ces questions.
Aujourd’hui, les nouvelles méthodes d’études et de restitution, comme les fac-similés ou la 3D, permettent de représenter fidèlement les objets et de proposer des comparaisons entre art pariétal, rupestre et mobilier. La richesse et la variété des décors géométriques des objets ornés, les signes peints ou gravés sur les parois, sont autant de témoins d’une pensée symbolique riche et variée que nous ne réussissons pas encore toujours à interpréter. Et si parfois, le sens de certaines images nous échappe, leurs réalisations continuent à nous émouvoir et à nous fasciner 20 000 ans plus tard.
Avec ses 400 000 ans d’histoire(s), le musée d’Aquitaine se veut à la fois un musée de patrimoine et de civilisation. Déambulation l’après-midi au gré de notre curiosité et de nos centres d’intéret dans ses différents parcours de visite.
Préhistoire & protohistoire
Bordeaux & l’Aquitaine à l’époque gallo-romaine
L’Aquitaine sous les rois d’Angleterre et le retour à la Guyenne française
Bordeaux au XVIIIe siècle. Le commerce atlantique et l’esclavage
Cette année 2022 est celle du centenaire de la découverte des peintures préhistoriques de la grotte du Pech Merle (Cabrerets, Lot) et aussi celle où son musée fait entièrement peau neuve et présente outre la Préhistoire du Quercy de Néandertal aux Gaulois, deux fac-simile de panneaux inaccessibles aux visiteurs de la grotte.
Bertrand Defois, directeur du développement culturel et touristique du centre de préhistoire du Pech Merle nous a fait l’amitié et le plaisir de nous guider dans la grotte et de nous présenter le musée dans ses nouveaux atours. Un excellent moment dont nous le remercions.
Nous avons également visionner le film « la grotte du Pech Merle » qui retrace l’étude scientifique des œuvres de la grotte, décrit les principales œuvres et les conditions de leur réalisation.
Réalisateur : Jean Pierre Baux,
Conseiller scientifique : Michel Lorblanchet (2016).
Sous l’égide de la Société d’Études du Lot, l’association Art & patrimoine de Lacapelle-Marival, propose l’exposition QUERCY SOUS TERRE ainsi que 3 conférences sur la préhistoire.
Les circonstances ont fait que notre sortie ne nous a permis que d’assister à la très intéressante conférence Sur la signification des grottes ornées en Quercy de Michel Lorblanchet, directeur de recherche honoraire au CNRS, spécialiste de l’art paléolithique et en particulier de celui du Quercy.
Aurignac est un des hauts lieux de la Préhistoire.
En 1860, les fouilles d’Édouard Lartet à l’abri d’Aurignac permettront d’identifier la plus ancienne culture préhistorique d’Homo sapiens qu’on nommera donc l’Aurignacien.
Mais c’est aussi grâce à ce site, que sera définitivement prouvée l’existence des Hommes préhistoriques, bien plus ancienne que celle calculée à partir de la Bible
Depuis plusieurs années, l’équipe de Mathieu Lejay et Lars Anderson a repris l’étude de ce site majeur en élargissant les recherches à Aurignac II, aux alentours de l’abri. Une campagne de fouilles se déroule actuellement et le matin, Mathieu nous présentera ces sites, leur histoire et le point des recherches.
Pour le déjeuner, nous profiterons de l’aire de pique-nique aménagée à proximité puis nous rejoindrons le musée de l’Aurignacien, soit par une balade sur le sentier de l’abri (1,2 km agrémentés de panneaux explicatifs), soit en voiture en fonction des préférences de chacun ou des conditions météo.
L’après-midi sera consacré à la visite commenté du Musée de l’Aurignacien au pied du village médiéval. Ce musée a évolué depuis notre visite de 2015.
De plus il présente cet été une exposition temporaire L’origine de l’Homme du mythe à la réalité qui nous permettra également d’en apprendre davantage sur Édouard Lartet et les décennies d’âpres débats qui ont abouti à la reconnaissance de la Préhistoire.
Nos sorties nous ont souvent conduits en Dordogne et plus particulièrement dans la vallée de la Vézère, mais toujours à la découverte des sites et grottes ornées occupés par notre humanité alors que cette région fut antérieurement habitée par les Néandertals. Ces sites préhistoriques du Paléolithique moyen, sont nombreux en Dordogne et s’ils sont moins spectaculaires et peut-être, moins célèbres que les sites et grottes ornées de leurs successeurs, ils n’en sont pas moins passionnants.
Le matin, Brad Gravina qui co-dirige avec Emmanuel Discamps, la reprise des fouilles du Moustier, nous a présenté ce site majeur du Paléolithique moyen où fut identifié le « Moustérien » au XIXe siècle et dont l’étude est régulièrement reprise depuis, par les générations successives de préhistoriens.
L’après-midi, avec Alain Turcq, c’est à la grotte du Roc-de-Marsal à Campagne que nous avons découverte. Tout aussi importante, mais moins connue que Le Moustier, elle a par ailleurs, livré le squelette complet d’un enfant néandertalien d’environ 3 ans, visible au Musée National de Préhistoire des Eyzies. Vous pourrez en apprendre plus sur cette découverte en lisant l’article d’Alain publié en 1989 dans Paléo et disponible sur Persée Le squelette de l’enfant du Roc-de-Marsal. Les données de la fouille.
Chacune de deux visites nous ont permis de voir l’évolution de l’archéologie préhistorique et de ses méthodes depuis son origine.
une conférence ouverte à tous
le 16 mars 2019 à 17 h précises
Sandra Péré-Noguès, maître de conférences (université Toulouse2 Jean Jaurès, TRACES), s’intéresse depuis longtemps aux pionniers de l’archéologie et co-dirige actuellement avec Noël Coye, un PCR (projet collectif de recherche) autour d’Émile Cartaihac.
Toulousain depuis l’adolescence, il participa activement à vingt ans, en 1865 à la création de la galerie de préhistoire du Muséum de Toulouse (la première en Europe voire au monde) dont il constitua une partie des collections. Il fut tout au long d’une passionnante carrière, un scientifique pragmatique et curieux et l’ un des premiers et plus actifs promoteurs de l’archéologie préhistorique.
Sandra nous guidera sur ses traces et nous montrera comment l’étude des fragments d’une carrière peut mener à l’histoire de l’archéologie préhistorique. Vous pouvez retrouver la biographie d’Emile Cartailhac, l’ensemble de ses archives et l’exposition virtuelle du voyage qu’il fit en Grèce en 1896 sur le site
En cette année inaugurale de la nouvelle réplique de Lascaux, le PIP en collaboration avec le musée d’Altamira et d’autres partenaires, propose une immersion dans l’univers des fac-similés, physiques ou virtuels, des grottes ornées ainsi qu’une approche historique des procédés de relevé ainsi que les nombreuses technologies innovantes et les savoir-faire techniques et artistiques qui participent à la création des fac-similés. C’est aussi l’occasion de mesurer l’apport des nouvelles technologies et des ressources virtuelles dans les domaines de la recherche, de la conservation et de la médiation.
Nous avons eu le plaisir de visiter cette exposition en compagnie de Noël Coye, chef de projet médiation scientifique et développement international du PIP et membre permanent du laboratoire TRACES de l’université Toulouse Jean Jaurès.
Notre voyage d’automne nous a conduit en Bourgogne du Sud où villes et villages se lovent dans une très belle campagne où alternent paturages et vignobles, séparés par des monts boisés. Le patrimoine médiéval et tout particulièrement roman y est particulièrement riche grâce à Cluny, mais pas seulement.
dimanche 22
trajet Montauban-Tournus
halte méridienne à Lezoux pour la visite guidée du musée archéologiquedédié à cet autre grand centre de production de la sigillée.
arrivée pour dîner à Tournus.
lundi 23
Cluny, matin l’abbaye, très intéressante visite avec Claire Matrat de Visit-Cluny
qui en plus, met avec beaucoup d’habilité, les outils technologiques les plus innovants au service de la compréhension de ce patrimoine en grande partie disparu.
après-midi
Excellents moments, avec Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal du Centre d’Études Clunisiennes, qui, chacun à sa manière, nous ont permis de découvrir les joyaux cachés de Cluny, que sont la Maison des Dragons, la Maison des échevins et au 20 rue des Merles, la plus vieille maison datée de France (1091) enchassée dans celle que l’on voit.
On peut suivre et aider leurs actions et celles de 7 autres associations qui œuvrent pour le patrimoine clunisois grâce au Fonds de dotation Cluny .
après-midi
Les carrières de la Lie à La Roche-Vineuse
Cette carrière est unique en Europe, car elle a été exploitée en continuité de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle et réunit exploitation à ciel ouvert et en cavité. Le site d’extraction des sarcophages est vraiment exceptionnel.
Jean Tissier, président de l’association qui s’est donné pour mission depuis 1995 de protéger, aménager, étudier et faire connaître le site archéologique des carrières de la Lie, nous les a remarquablement faites découvrir et a partagé sa passion avec nous.
Saint-Gengoux-le-National
rattachée au territoire de l’abbaye de Cluny moins de 20 ans après la fondation de cette dernière dont elle fut un doyenné, cette petite cité médiévale fut également importante pour l’implantation du roi de France en Bourgogne méridionale. Sa structure et nombre d’édifices ont conservé la mémoire de cette riche histoire. Elle a aussi pour particularité d’être habitée par les jouvenceaux et jouvencelles et de posséder une rue et une ruette pavées d’andouilles.
Ce fut également l’occasion de découvrir la peu commune (et amusante) légende de Saint Gengoux, « martyr de la foi conjugale » que nous vous invitons à découvrir au travers les vies de saint Gengoul de Monique Goullet (LAMOP, CNRS-Sorbonne)
mercredi 25
matin Le château de Lourdon, château des abbés de Cluny, à Lournand qui a conservé un rarissime jeu de paume. Nous avons mesuré avec Dominique Bénuard, président de l’association Castrum Lordo l’ampleur (voire la démesure) du site et de l’ouvrage entrepris pour le dégager de la végétation, le préserver et le mettre en valeur.
L’association fait partie du Fonds de dotation Cluny.
après-midi La Chapelle des Moines et ses exceptionnelles fresques à Berzé-la-Ville
en compagnie d’Agnès Loubeyre, guide-conférencière indépendante
La forteresse de Berzé-le-Chatel C’est dans un cadre magnifique baigné dans la lumière d’une belle fin de journée d’automne, qu’un jeune « chevalier » nous a accueilli pour une visite ludique menée avec fougue et enthousiasme : démonstration d’armes médiéviales et dégustation du vin de la propriété étaient au rendez-vous.
jeudi 26
matin Chapaize St-Martin, seul reste d’un prieuré bénédictin est un très bel exemple d’église remontant au 1r âge roman.
de la Préhistoire récente au Moyen Âge,
dans le bassin de l’Aveyron à l’est de Rodez
Roquemissou
(Montrozier, 12)
Visite du site en cours de fouilles
en compagnie de Thomas Perrin (CNRS-TRACES)
Partiellement fouillé dans les années 80 par P.-M. Blanquet, ce site offre une succession de niveaux qui vont de l’extrême fin du Paléolithique à la fin du Néolithique. Il présente en particulier une séquence de 3 millénaires, grâce à laquelle Thomas Perrin espère faire progresser les connaissances sur les interactions entre premiers paysans et derniers chasseurs à l’intérieur des terres.
Deux vidéos vous permettront de mieux connaître ce site et de suivre les recherches archéologique.
Églises fortifiées et forts villageois
de Sainte-Radegonde
Visites en compagnie de Diane Joy (service patrimoine de l’agglomération du Grand Rodez)
La commune de Sainte-Radegonde a conservé deux exceptionnelles églises fortifiées avec les vestiges de leurs forts villageois : l’église paroissiale, Ste Radegonde et l’église St-Jacques à Inières.
Un très intéressant complément à notre visite de St-Jean-d’Alcas
en octobre dernier.
Ce voyage a été l’occasion de visiter dans des conditions exceptionnelles ce Périgord préhistorique.
La petite grotte du Sorcier
s’ouvre dans une falaise où cluseaux et maisons semi-troglodytiques, forment un hameau typiquement périgourdin.
L’immense grotte de Rouffignac, connue aussi comme étant la grotte aux cents mammouths, fût successivement fréquentée par les ours des cavernes et les artistes préhistoriques, et en conserve de spectaculaires témoignages que l’on peut admirer confortablement assis dans son petit train. Une passionnante visite avec Frédéric Plassard.
le Périgord de Camille
Camille Bourdier, périgourdine de naissance et de cœur, nous a mené à la découverte des sites qu’elle aime et qu’elle a étudiés : abris Reverdit et de Cap Blanc Vous pouvez approfondir ces visites ou découvrir les sites sur le site du Ministère de la Culture les abris sculptés de la Préhistoire
Isabelle Castanet nous a très agréablement accueilli dans le superbe vallon de Castelmerle aux 11 sites préhistoriques dont l’abri Reverdit.
Grâce à Camille, nous avons eu également le privilège d’admirer le cheval de la grotte de Commarque ce qui nous a permis aussi de visiter le château et ses troglodytes.
Le dernier jour, la visite de l’abri Pataud aux Eyzies-de-Tayac en compagnie de Laurent Chiotti, nous a ramené vers la vie quotidienne de ces chasseurs préhistoriques .
Un grand merci à tous ceux qui nous ont accueilli avec autant de gentillesse que de compétence et de passion.
Mais non, toutes les grottes préhistoriques du Quercy ne sont pas des grottes ornées paléolithiques ! Il en est une aux très beaux volumes et concrétions, sur le rebord aveyronais du causse de Limogne, que les paysans de la fin du Néolithique ont utilisé pour extraire l’argile, déposer leurs morts, entreposer les denrées alimentaires et objets précieux et même se réfugier.
C’est une passionnante visite de cette grotte remarquablement étudiée et mise en valeur qui vous attend .
Vestiges tout aussi spectaculaires : le dolmen de la Pierre Martine (le plus grand du Lot pour ceux qui aiment les records), bâti à la même époque et, bien cachée à proximité, la carrière d’où ont été extraites des pierres pour la construction des mégalithes.